Qui pousse les ans, les mois, les heures, les jours Défilant, tristement, d’un pas inexorable, Lentement, qui, hélas, sans espoir de retour Ne demeureront que de façon mémorable ?
Personne ne sait leur destinée mais la Seine, Obligée par sa source à traverser Paris Et Rouen et Le Havre et gonflée d’Oise et d’Aisne S’en va dans l’océan qui la prend pour mari.
Et nous sommes ainsi, pressés rageusement Sans bienveillance, dans le dos et sans vergogne Par un vil élément alors que sagement Nous désirons une vie calme et sans besogne.
Ensemble, nous pourrions aller manifester Avec l’abbé Soury et son eau de Jouvence A la propriété (qui peut le contester ?) De faire reculer ce rouleau qui avance.
Cependant, je propose un geste radical Pour remettre à sa place (et que grand bien lui fasse) Ce monstre légendaire au but inamical : Retournons-nous, lançons-lui le poing dans la face.