Regarde dans le ciel le fond de poêle luire Rouge d’un feu brûlant assez pour faire cuire Les asticots grouillants inscrits au plat du jour Frétillants dans le poivre et le sel de l’amour.
Vois-les, ces mendiants, qui attendent leur tour En buvant tout ce sang qui reste sur les lèvres Et monte aux joues, aux fronts cramoisis sous les fièvres D’être pris, rissolés sur la plaque du four.
Tu te dis : le soleil va frire tout ce monde De grassouillets roux-blancs que le vin-rouge inonde ; Oh que non ! Les graillons ne tombent pas du ciel !
Les caniveaux de sang débordent de ces veaux Calcinés, rôtis dans les fourneaux et dévots Du cochon en lardons, petit péché véniel,
Meilleur que les fleuves purs d’amande et de miel.