La vieillesse est venue vite après la jeunesse Qui n’a pas eu le temps de la maturité Même si elle eut la faveur du droit d’aînesse Egal au devoir d’un ânier sur une ânesse Exercé avec la plus vive autorité
Les scories filles des braises de l’âme mûre Tapissent le fond des pensées et des projets Où ne s’entend plus que le souffle d’un murmure Derrière la rouillure avancée de l’armure Qui sut résister aux bombardements, aux jets.
L’espace est plein entre premier et dernier âge De l’expérience de l’enrichissement D’éléments survenus souvent sous un orage Affronté avec la volonté, le courage De ne pas céder au méchant abaissement.
Mais cette phase faste entame sa descente Inexorablement vers l’ultime rempart Désarmé face à la destinée réticente A se présenter comme une vierge innocente Qui s’excuse de ne pas concéder sa part.
Après la revanche et la belle, la finale Intervient aux derniers trois coups brefs de sifflet Juste au moment où de manière machinale L’âme retrouve sa pureté virginale Sur la jeunesse dont elle en est le reflet.