Revenez soit plus tard soit demain Revenez et prenez mes deux mains Serrez-les, pressez-les dans vos paumes Goûtez le jus de ces bonnes pommes Amollies et mûries par les ans Goûtez-les encore et parlez-en A vos fils qui cherchent le bon fruit Qui naquit sans un cri, sans un bruit Revenez avec eux et vos filles Auront des yeux plus ronds que des billes En voyant que ces mains ont tenu Des mains dont celles d’un détenu Des couteaux, des fusils, d’autres armes Qu’elles ont recueilli mille larmes Qui – miracle ! oh ! miracle ! - ont donné De blanches fleurs ayant rayonné Pour éclore en belles douces pommes Dont le jus s’exprime de ces paumes Revenez toujours pour vous mes mains Sont déjà là jusqu’aux lendemains.