Puisque mon avenir est vide d’espérance, Que mes pans de passé n’ont pas de souvenir, Mon âme ne sait plus où aller et venir Et demeure prostrée après tant d’ans d’errance.
Je fus adulte tôt, dès ma plus tendre enfance ; Vers les neuf ou dix ans, je labourais le champ ; Les arts m’auraient donné, (l’écriture et le chant) La chance inouïe de guérir en moi l’offense.
Quand ma misère insigne héritée du berceau M’a fermé, cacheté de son terrible sceau, Elle a, sans le vouloir, étouffé ma jeunesse ;
Je suis encore en vie dans ce monde trompeur Que je veux affronter, dignement et sans peur En plongeant à nouveau dans le bain de la messe.
Personne, après tout, ne m’avait fait de promesse ; Il ne tenait qu’à moi d’ouvrir en grand mon coeur A Dieu que j’ai prié, moi, bel enfant de chœur.