J’aimerais savoir le bec de l'aigle et son aile, Les bourgeons qui s’ouvrent au moment du printemps, La jouvencelle frêle, belle et sûre d’elle, Aux joues coquelicot qui vient d’avoir vingt ans.
Dites-moi le serpent, le tigre et l’éléphant Errant, assoiffés, dans la fournaise estivale, L’abreuvoir recevant la bouche de l’enfant Qui aspire - comme le veau - l’eau et l’avale ;
Montrez-moi la danse d’une feuille légère Avec un automne aux bras rouges de douceur ; L’agneau né dans le sang aidé par la bergère Au visage piqué de taches de rousseur.
J’apprendrai dès demain la froidure du gel, L'hiver et ses cristaux polis de neige blanche, Ce vieillard rabougri aux cheveux poivre et sel Qui frémit tel un chêne à chaque feuille et branche.
En m’interrogeant sur une foule de choses, Je sais l’essentiel que nous offre le ciel Mais saurai-je jamais si le parfum des roses S’accorde, sensuel, au goût sucré du miel..?