Si tu reparlais de la pioche et de la pelle Du soc de la houe du râteau Des vaches broutant au plateau Eugène encore sait comment cela s’appelle.
Tu me dis que je suis un peu trop nostalgique En évoquant mes feux de camp Mon comportement provocant Tous les sirops de toux au doux goût d’antalgique.
Si tu évoquais le scoutisme de Fabien Qui retapait la barbacane Et soufflait dans sa sarbacane Pour montrer à quel point il connaissait ça bien.
Je te dis Yohanân pourquoi faisais-tu don’ Un jardin où vit la limace Quand d’autres font une grimace Dès que tu leur réponds du bon dieu est-ce un don ?
Je sais que ce que je dis et puisqu’Edmond en rit J’aide en donnant un coup d’épaule La chère et bonne Marie-Paule Qui guide les bœufs quand joue aux dés mon Henri.
Oui je peux aimer les bœufs dans les champs herbeux Qui regardent ma joue trop rose Et croient que la pluie ne m’arrose Que si sont posés mes pieds dans un sol bourbeux.
Revenons à nos coqs nous poules nos moutons Vaillants dans la ferme d’Eugène Et sa vache meuglant meuh gène Les urbains dans leur bain qui percent leurs boutons.
Non restons en raison et prélevons les œufs Avant qu’ils soient placés en boîte Et soignons la jument qui boîte Après avoir glissé dans un gâteau bouseux.
Et si tu reparlais des grappes de raisin Qui lourdes dorent sous les treilles Que tu pendais à tes oreilles Qui faisait rire ton cousin du Limousin.
Je pourrai te parler de la descente aux Gras En allant dimanche à la messe Et maman tenait sa promesse De servir à midi le riz et le veau gras.
Six kilomètres pour un petit de six ans N’est pas une chose anodine Et si son papa Jeannot dîne Lui va se coucher sobre et s’endort en lisant
Michel part-il en corps en balade aux Brenêts ? Jusqu’en Suisse c’est une trotte Et rentrant le froc plein de crotte Il était moqué par l’aîné un vrai benêt
Douze bornes pour un grand loulou de douze ans Et pour le retour toujours douze ! Puis il enfilait une blouse Et pelait ses navets dans le soir apaisant.
Tranquillement, au fond du puits le seau descend Et remonte avec de l’eau claire Que jamais le soleil n’éclaire Puisqu’à la visiter rarement condescend.
Mais elle ne parle pas elle se plaît là Même entassée dans la citerne Laide avec son métal si terne Qu’on ne rencontre pas dans une favela.
La gratuité de la pluie discutons-en Et la neige l’air la lumière Aspirant la tige trémière Dont la fleur ira plus haut qu’un gars de onze ans.
Cause-moi de Marcel l’ami du bon curé Qui dans le poing a de la glaise Avec laquelle il lave à l’aise Ses habits ses outils le sol à récurer.
Mardi Emilie s’est mise assise à bêcher Son potager d’un demi-are Coiffée rit-elle d’une tiare En paille qui laisse passer est-ce un pécher Une averse ah la la venue sans avertir Et chacun de nous la regarde Même le chien montant la garde Réjoui que la pluie puisse nous divertir Qui dit en aboyant où est l’Indien Fabien Où sont Edmond, Henri, Eugène Ayant tous un glorieux gène Et je trouve oh la la en corps wouah wouah ça bien Si l’on reparlait du porc et de ses gros os Qui m’énervaient œil et babine Et toi mon Yoh de la Sabine Que tu déshabillais entre joncs et roseaux.
Non je ne parlerai mon bon chien plus de rien Pas plus de pioche que de pelle De l’église et de sa chapelle Sauf d’Ali mon ami un Kabyle algérien.