Sur la table, une pomme, un air frais, un Mickey Fréquentent la nappe blanche en ce gai dimanche Déjà soumise au corps leste de la souris Qui contient ses amis aimant se divertir.
Le tissu cotonneux supporte ainsi la pomme Et les coudes futurs qui vont l’appréhender En activant les mains pressées de la saisir Et de la peler vive à la lame économe.
D’autres choses viendront, une carafe à eau Un litre de Morgon, des assiettes à soupe Le rond de serviette de Paul et un couteau A pain qui servira pour couper de la viande.
Alors, entendra la nappe des sons de voix Qu’elle connaît depuis qu’elle connaît la table Bien plus vieille que le chat qui s’étend sur elle Et qui lape le lait à ras d’une soucoupe.
Et voici des bruits, des coups, le couteau découpe Un saumon qui saute mieux qu’une sauterelle Et Mickey, toujours gai, est sur la table stable Quand se demande la pomme ce qu’elle voit.
Elle attend, résignée, la caverne friande De Paul aux crocs-escrocs alignés en râteau Qui rayeront son ventre et sa rondeur de croupe Avant de les broyer dans leur émail-étau.
Ce tissu de dimanche ainsi qu’on le dénomme N’aime pas faire la fête avec le plaisir Mais un jour qu’il râlait, vite il s’est amendé Et jure désormais que plus rien ne l’assomme.
Car le pauvre sait qu’il ne peut s’intervertir Avec tout ce fatras et sage il en sourit Mais ce dimanche il veut être une grande manche Et le balayer sans vraiment Paul et Mickey*.