Tendrement, un merlan embrasse une baleine Sur la grosse bosse de son beau dos Sans s’apercevoir qu’elle a bien mauvaise haleine Due sans doute à une saligaude eau.
Les poissons, rarement, se pourlèchent la bouche Où sont entrés suspects autant qu’horreurs ; Ont un flou la mer et l’océan plutôt louche Suscitant sans doute quelques erreurs.
Le fretin ne craint pas les longs bras de la pieuvre S'allongeant par amour ou amitié ; Les plus malins savent qu’elle – sans répit – œuvre A séduire le petit sans pitié.
La lumière elle-même est assez circonspecte A cette idée d'aider le trouble abstrus Où baigne un cétacé qui peu souvent inspecte Un intrus qui peut être un détritus.
Le requin-marteau et la lourdaude tortue Se font piéger par le corps étranger A l’espace salé quand l’alligator tue Dans l’eau sucrée sans croiser le danger.
La chevelure est le luxe de la méduse Donnant une brûlure au doigt osé Posé sur la beauté dont l’excuse est la ruse A l’endroit d’un droit par lui imposé.
Le nageur éternel a le flirt improbable Et se méfie d’un frôlement douteux Même à son avantage et reste imperturbable Devant le dos d’un baleineau goûteux.
Les poissons se croisent sans se tirer la langue Qu’ils n’ont peut-être pas entre leurs dents ; Le merlan ne sait pas la douceur d’une mangue Echouée dans la mer par accident.