Doit-on thésauriser sans acheter des choses Quand on vit entouré du fin parfum des roses ? Faut-il échanger de l’argent contre un trésor Quand peut se savourer des gens valant de l’or ?
Suffit-il d’être beau pour séduire une belle Et imiter le loup pour que la brebis bêle ? Est-il utile de se vêtir d’un habit Qui est « in » avec le souci de l'acabit ?
Faut-il semer le grain dans un profond sillon Si l’on apeure la cigale et le grillon ? Que dire du loup-bar si l’on est carnivore Et ce gars du regard qui votre aimée dévore ?
Doit-on chérir la nuit quand la journée s’étire En oubliant l’ami qu’elle attire : un satyre ? Doit-on conjuguer le verbe être à l’imparfait Quand, au présent, aucun des êtres n’est parfait ?
Faut-il s’abreuver de vin, fumer du tabac Et vouloir mettre à vil prix l’âme haute à bas ? Suffit-il d’apprécier l’amère chicorée Si les plants de café ont conquis la Corée ?
Peut-on vouloir voler avec une aile blanche Et voguer sur les eaux en se tenant la hanche ? Faut-il croire au rêve quand naît le cauchemar De l’hippocampe bleu devenu calamar ?
Doit-on jeter bébé avec l’eau de son bain Comme il est enseigné chez Castro le cubain ? Faut-il laisser aller les enfants à l’école Pour re-guerroyer d’un côté du pont d’Arcole ?
Peut-on aimer Mozart et Charlélie Couture Et détester tricot, macramé et couture ? Faut-il prendre en pitié les tout petits : peut-on Avancer quand ses pieds sont de petits petons ?
Doit-on avoir à tout une solution Qui ferait fi de la vraie révolution D’accepter sans broncher que le moindre cœur bouge Nourri tout autant de sang bleu que de sang rouge,
Que sous l’écorce du crâne marne un cerveau Grosso modo plus gros que l’organe du veau Dont le commandement réside en l’hémisphère Des Misters et laisse dans l’autre les Miss faire ?