Dans mon enfance, je fus embrassé Beaucoup sans jamais être embarrassé De tous ces baisers posés par des lèvres Humides qui m’ont donné tant de fièvres.
Mes joues ont été mitraillées de becs, De bisous-coucous parfois un peu secs Et mon petit nez suscitait l’envie Des femmes âgées, toujours bien en vie.
Mes cousins disaient (Louis et Michel) : Tourne autour de toi, la Romanichel Belle et sauvage à la langue gourmande Qui passe de la noisette à l’amande…
Et plus tard, quand j’eus huit ou neuf printemps, Elodie m’a dit : seras-tu content Si j’entre en ton cœur et que je le touche Non avec les doigts, mais avec la bouche ?
- Comment feras-tu ? J’aimerais t’y voir ! Qui donc pourrait en avoir le pouvoir ? - Clos tes yeux… Alors, sens-tu quelque chose ? - Ma bouche sent un pétale de rose.
- Et ton cœur ! ton cœur ! Tremble-t-il un peu ? - Tu l’as touché ! Dis, est-ce que je peux Ouvrir à nouveau mes yeux pour connaître Comment ta bouche touche, entre et pénètre ?