Tu viens à moi avec de grands chants que tu vantes Pour être ceux des mers aux reflets bleus ou verts Alors que je n’entends que des chants d’épouvantes Traversant mes tympans gardés toujours ouverts
Tes paroles ne sont fabriquées que de rimes Assemblées semble-t-il dans le noir des prisons Où tu fus enfermé quand tu commis des crimes Dans la Suisse lointaine au fin fond des Grisons
Et pourtant je te sais courageux à la tâche Mais je suis déçu par ton trop peu de rigueur Un mot n’est pas comme un chewing-gum qui se mâche En y pressant le jus avec belle vigueur
Et sortant d’un pipeau sans trous et sans espace L’air frais ne vibre pas joyeusement aux sons Comme la vision acérée du rapace Fige un épi de blé pris entre avoine et son
Reviens à moi avec des chansons pour que chante L’évent de la baleine amie de l’océan Et j’écouterai la mélodie qui m’enchante En restant sur la rive assis sur mon séant.