Lentement, dans ce lit, tu meurs Et près de toi, ta mère pleure Epouvantée : dans moins d’une heure T’auront dévoré les tumeurs Rassemblées en armées de sept Répandues dans ton corps d’ascète Qui ne connaît pas la recette Pour gagner contre elles un set. Tu as le visage défait En repensant aux jours de fête Alors que l’échec, la défaite Sont les plus ignobles des faits. Tu écartas le testament Par crainte que ta main te mente Et tu pris un thé à la menthe En compagnie de ta maman Au moment où vint le grand mal Avec une forme optimale Et sa créature anormale L’abominable ogre-animal Agrippé à ton intestin Comme à la vieille Célestine Revenue de la Palestine Sur un navire clandestin. Te voici en train de mourir Et je devrais bien te prescrire Un bel et clair éclat de rire Qui, seul, pourrait te secourir. Tu m’as dit : j’ai un gros moral Mais la nécrose tumorale Me fait prononcer le mot « râle » : Mon dernier examen oral.