Ce matin, le soleil sanguin de la mer monte Comme la veille encore, aussi rond qu’isolé A coté d’un fil de nuage désolé De gêner le ciel bleu qui s’exhibe sans honte.
Un trois-mâts minuscule, à perte d’horizon, Goûte la solitude et paraît immobile Sous le lent tournoiement d’un petit volatile Etonné qu’on plane sur l’eau ; la flottaison
Lui étant inconnue ainsi que cette espèce Egarée, solitaire au milieu des flots verts Sans palmes, sans ailes pour aller voler vers Une terre solide où pousse une herbe épaisse.
Midi : l’étoile luit et s’est évanoui Le bateau ébloui dans l’eau peu pacifique Rassemblée jusqu’ici de toute l’atlantique Pour battre l’ennemi au courage inouï.
Lui, l’âme forgée sans le souci de son sort S’est affranchi du code autant que de la lettre Sans pactiser avec la mer pensant que l’être Ne doit se soumettre qu’à la loi du plus fort.
Le soleil s’est couché avec douleur et rêve A ses feux qui furent témoins de vérité ; L’océan s’est encré avec austérité Et se referme sur un destin qui s’achève.