C’est un trou pour les rats ; Ils se sont mis à trois pour m’enfermer dans l’antre ; Ils avaient des gros bras ; L’un avait le cou gras et de la soupe au ventre, L’autre le cheveu ras ; Le dernier d’apparat portait de l’or au centre De ses yeux de verrat ; Ils m’ont mis dans un lit de béton ou de pierre Et m’ont lié les mains ; L’un m’a dit « Si tu lis, je laisse la lumière, Bonne nuit à demain Et si tu ramollis, viendra une infirmière T’aimer comme un gamin ; Son teint est plus joli qu’une belle crémière Blanche aux lèvres carmin. »
C’est un trou pour les rats ; Ils sont venus à trois avec un ventre énorme, Dans le dos, j’avais froid ; Leurs queues étaient, je crois, comme un serpent sans forme Et le chef (ou le roi) S’approchant près de moi, avec deux yeux hors norme Causa mon désarroi Et c’est avec effroi, sans gaz, sans chloroforme Que j’ouvris ma paroi.