Elle porte ses seins du dimanche matin Gardés si joliment en étui de satin Qu’elle a choisis après avoir fait la promesse De les sortir l’après-midi à la kermesse.
Elle s’est enhardie d’un lundi cheveux blonds, Aux mèches effrontées qui taquinent le front, A la queue de cheval qui tombe sur la nuque Etonnée d’attirer le regard de l’eunuque.
Ses jambes affinées réservées au mardi Semblent lui convenir ; évidemment, pardi : Sa minijupe arrive aux frontières des cuisses Affolant gendarmes et braves douaniers suisses.
De son derrière, elle doute, le mercredi Qui part en arrière (c’est elle qui le dit) Après réflexion, elle emplit sa culotte De chiffons en pelote et autre camelote…
Jeudi-maquillage, yeux noirs, lèvres de sang, Elle fond sur le fond de teint brun qui descend, S’étendant largement jusqu’à son cou gracile Après avoir scalpé un bouton imbécile.
Le vendredi, ses mains souillées par l’églefin, A l’odeur appuyée, au poissonneux parfum, Dans un bain d’eau de fleur d’oranger sont plongées Sans souci des heures qui seront prolongées.
Samedi, sa taille est enserrée, comprimée Dans un étroit corset qui la rend déprimée… S’appuient sur une fine aiguille ses talons Pour galber le mollet qui plaît aux étalons.
Elle s’est apprêtée du lundi au dimanche En pensant avoir tous les atouts dans sa manche Pour qu’un zozo soumis au coup tordu du rut Tire avec son zizi dans le plein cœur du but.