Ils veulent m’écouter, ils ont envie, les hommes De savoir où se vit la grande Vérité Et le génie dont je nie avoir hérité Ne pourrait se payer quelles que soient les sommes.
Je peux enseigner chant, caté, beauté, arôme, Parachutisme, morse, ntempéries, Anglais, Le triangle secret, le mépris de Lang laid Qui se fit méchamment le cul botter à Rome.
D’un grand corps en saignant je suis sorti sans trace Et sans avoir besoin de l’eau du grand bassin Transportée clairement par le peuple abyssin Et les habitants de l’île de Samothrace.
Je fus considéré comme un bon militaire, Médaillé, décoré, acclamé en héros ; (Bien que le nombre de mes tués fût zéro Après la dernière guerre totalitaire.)
Je fus récompensé de mille euros, je pense Que je n’eus pas assez ; Pour être franc, je dis Que l’amitié que je donne chaque jeudi Au café « des paumés » m’oblige à la dépense.
Tout le monde est d’accord : je vaux cent lingots d’or Et des bonus en sus, car je suis plein d’astuces : Je me rends à Vilnius apprendre Grec aux Russes Qui m’entraînent le corps à être un matador.
Quel allant et quelle force phénoménale ! Il m’a fallu vingt ans (j’en avais prévu cent) Pour construire mon plan : dissoudre dans mon sang Le faible et le puissant dans ma veine vénale !
J’ai toujours combattu le menteur, le vaurien Alors que je me vends et en Vérité même Mais, je sens que le vent d’heur qui gentiment m’aime Pourrait me rappeler que mon cœur ne vaut rien.