Venez, petit oiseau habitué du haut Me voir assis dans l’herbe Et avec moi pourquoi ne pas faire un duo Sous ce soleil superbe ? Me regardez-vous bien pendant que vous chantez Caché dans le feuillage De cet arbre esseulé par un ange planté Sans le moindre outillage ? Et vous, pour votre nid, aviez-vous un outil ? Il paraît que nul homme N’a une bouche habile aussi qu’un volatil Qui bâtit sans diplôme (Autre qu’un instinct fin conduisant son destin) Sa maison coutumière Où il donnera aux oisillons un festin Dès l’heure la première ; Petit oiseau au bec jaune, au plumage noir Joli telle une perle Echappée au regard clair d’Auguste Renoir Trop éloigné du merle… Si tu étais né dans le foyer d’un moineau Sans doute un grand artiste T’aurait pris en photo, tu sais, Robert Doisneau N’était pas type autiste… Mais, tu te moques bien de mes frères humains Et autant de moi-même ; Je te veux, si tu veux, sur une de mes mains Et que ton aile m’aime En caressant ma peau et dis-moi, ce duo Peut engendrer l’envie A tes amis oiseaux, habitués du haut De partager leur vie. Mais je m’aperçois que je vous ai tutoyé, Mon prince, je me lève Et vous demande de me pardonner, soyez Indulgent, votre élève Dominé par autant de charme et de beauté Montrés à l’altitude Ne sait ni voler, ni chanter ni jaboter Par manque d’aptitude Alors, je vais rester, à bien vous épier Sans que ça vous dérange Puisque vous préférez regarder à mes pieds Un iris jaune-orange Dont la couleur est la même que votre bec Et que l’astre solaire Que j’avais remarqués avant d’aller avec Un institut scolaire M’apprendre ce que vous n’avez jamais appris Tout en sachant comprendre Que le prix pour aller de New-York à Capri N’est rien pour vous y rendre Alors que nous avons inventé l’avion A la très vilaine aile ; Ah ! mon Dieu pourquoi donc, nous, les hommes, avions Copié le modèle Réservé par vos soins au merle et au corbeau ? Nous vouliez-vous à terre ? Oiseau, me voyez-vous ? Je suis encore beau Et fier de mon artère, Venez à deux doigts de moi juste un court instant Pour quelque bavardage Et vous m’apprendrez ce chant qui me pince tant Le cœur et sa part d’âge. Mais, dans un grand élan, vous partez en volant Embrasser l’air sauvage Et je reste - en pensant à nous deux convolant - Un produit d’élevage.