Pluies venues après août, pleurez toutes vos gouttes ; Feuilles d’or d’arbres morts, vous tombez toutes, toutes Sur les toits, dans les bois, sur l’eau des marécages Et entre deux pages de beaux livres d’images.
Le châtaignier, lassé, ne peut vous maintenir Dans ses bras asséchés et vous laisse partir ; L’une vient de choisir mon manteau et décore Son col élimé que sa splendeur édulcore.
Elle veut être aimée puis encore un peu vivre Après l’ondée versée sur ses veines de cuivre Et soudain, je deviens le fils de la forêt, L’un d’entre ces géants que la feuille adorait.
Ô mes arbres tout nus, l’un de vous m’a vêtu De sa vie qui s’enfuit ; aurai-je sa vertu ?
Pluies venues après août, posez vos douces gouttes Sur les feuilles en or et vous serez absoutes
Par elles – qui toutes - se couchent toutes, toutes.