Le jour est très long loin de la nuit Et la nuit fait le joint près du jour Ils s’aiment le temps de leur rencontre Et les deux font ce qu’ils ont à faire Peut-être que le jour est heureux De donner sa lumière au rocher A la mer, au blé blond, à la mère Aux yeux verts plus beaux que l’émeraude Peut-être qu’est heureuse la nuit De veiller sur l’âme des petits Regardés par le clair de la lune A côté de l’éclat d’une étoile Jour et nuit sont aux morts aux vivants Aux chevaux, aux forêts, aux soldats Ils s’aiment, ils s’en vont leur temps passe A donner leur fatigue éternelle
Et toujours chacun des deux repasse En ayant en mains un agenda Rempli de neige, de coups de vent Bombardant le cœur mou d’une voile Claquant près du marin sur la hune Qui a plus de soif que d’appétit Maîtrisant et la peur et l’ennui Quand le jour crie à la nuit faraude De laisser son espace éphémère A son œil brillant pour accrocher La gaieté au marin si peureux De remettre à plus tard une affaire Qui le lie à la vie et tout contre Le cordage il embrasse un amour D’un jour ou de nuit de lui enfui.