Pourquoi suis-je ainsi le jouet des illusions ? Quel est ce mystère qui hante mes déraisons ? J’hallucine, je défaille entre rimes et raison, Je ne me sens serein qu’assailli de pulsions.
L’Océan entre en moi, au rythme de mes nuits, Le flux et le reflux des passions assoupies Mijote sous les tisons d’une secrète alchimie : Une forme vespérale me tyrannise sans bruits.
L’extra-Océane, muse de mon silence a surgi Sur l’écran noir de mon sommeil: Elle s’agite, Elle donne du mouvement et l’Océan rugi, A mes membres, au bateau tangage et gîte.
Forme diaphane, danse aux crêtes des vagues, Vient flirter sous la toile, émouvoir mon âme, Caresse ma chair éprise de ton souffle de femme, Aller, fait moi souffrir à la pointe d’une dague.
Ton cœur fait battre l’Océan au rythme des marées, Tes yeux sont profondeurs et noirceur des abysses, Ton âme avec la mienne en mariage sont encrées, Nos essences se mélangent et fleurent les épices.
Mes veines charrient le fusionnement divin, Le mat de mon navire en devient frémissant. De tes lèvres aux miennes coule le cher vin Qui encense ma mémoire de tes gémissements.
Rêve au cœur de l’Océan, mon extra-Océanne, Hante encore mes nuits, bouscule mes insomnies, Fabrique-moi ces songes ou la femme ne fane Et règne sur mes émois que jamais ne renie.
Naissance du clair matin, tu déserte ma couche, Dans une gerbe d’étoile tu deviens horizon. Je sors dans les embruns, l’humidité me douche, Et n’aspire qu’au soir de tout nouveaux frissons.