Sans bruit, une gondole avance dans Venise, Glissant parmi les ponts et les quais indistincts ; De la lagune monte un chant triste et lointain, Rêveuse sérénade ou barcarolle exquise.
De sa chambre, Aschenbach découvre les églises, L’orbe majestueux des dômes byzantins, Les arches, les pontons, les pilotis déteints, Les palais endormis dans la brume indécise.
Un adolescent joue et flâne sur la plage ; Il a les cheveux blonds, le plus joli visage, Des poignets délicats, de graciles chevilles…
Aschenbach le contemple et bercé par la brise Il s’endort doucement – les étoiles scintillent Sur l’eau des canaux noirs, dans Venise la grise.