Je suis comme celui qui fit un long voyage, Et revint en Anjou finir, un peu plus sage Le reste de sa vie entre Loire et douceur, Afin de musarder d'un pas de promeneur !
Et je souhaite un jour sur les bords du rivage M'endormir sans regret, couché sous le feuillage, Comme l'a fait mon maître, en éternel rêveur, Qui de notre français fut l'ardent défenseur...
Oui, j'aimerai revoir en suivant son sillage, Cette Loire angevine et poser mon bagage Parmi les beaux genêts, y capter belle ardeur Pour écrire un quatrain, moi l'humble rimailleur !
Ah ! monsieur du Bellay, caché sous votre ombrage, Je ferai mes débuts comme un apprentissage. Attentif aux conseils, je deviendrai jongleur De ces mots si jolis lorsqu'ils riment en choeur !
Comme vous je viendrai, quand tournera la page, Dans ma ville finir le reste de mon âge, Parmi l'ardoise fine et l'églantine en fleurs Du bourg de Trélazé, mon pays de mineurs !