Tu ne m’as pas beaucoup aidé à t’aimer. Tu as appelé mon geste de tendresse égoïsme. Alors depuis, j’ai souvent dormi au pied de ton lit comme un chien fidèle, pour ne pas t’embêter. Je t’ai pendant des mois écoutée, sans sourciller, parler des hommes qui te plaisaient, que tu croyais aimer, parler des hommes avec qui tu couchais et que tu méprisais. J’ai alors essayé de faire l’amour avec toi par copains interposés. J’ai voulu ainsi, à ma manière être là pour te protéger. Je t’ai présenté mes amis, rien n’y fit, tu restas campée dans ta folie, au bout d’un moment tu les rejetas, eux aussi. J’ai parfois, je l’avoue, songé à te payer pour pouvoir te caresser. Toi seule pouvais me sauver. Maintenant j’en suis sûr. Mais je suis perclus d’attendre. Alors je me sauve, tout seul.