L'année du soleil fou eût bien quatre saisons : Je n'ai plus, maintenant, pour dire notre histoire Que le trait rigoureux où cette encre trop noire Décalque le fil pur de notre déraison.
L'hiver ensevelit les arcs de l'horizon Sous l'étreinte gelée de lunes provisoires Et figea chaque souffle aux vitres des mémoires ; Le printemps naquit nu de quelques trahison
Pour attiédir nos mains, les oindre des poisons Qu'il avait distillés d'étranges floraisons ; L'été jaillit, exact, pour proclamer la gloire
Des extases nouées d'exquises pâmoisons ; L'automne, débordant de jouissances notoires, Sût remplir ses greniers de chaudes cargaisons.