Une pâle orchidée Oscille dans la main D’une silhouette courbée Par un trop long chemin. La démarche incertaine Et le regard absent, L’ombre masque sa peine Ignorant les passants.
Ce jour là Misaki Se surprend à rêver, Ce petit être qui Paraît si énervé, Ce petit avenir Qui s’agite et sourit, Ne peut que devenir Le meilleur des maris.
Elle le rêve à vingt ans Brillant et érudit, Dégustant le printemps En jouant les dandys… Puis les petits enfants Jouant dans le jardin, Heureux et insouciants Comme le sont les gamins.
Puis elle se voit vieillir Blottie contre Kenta, Savourer le plaisir D’être en vie mais voilà, Kenta reviendra-t-il De ces cruels combats Pour retrouver sa ville… Sa ville Hiroshima ?
Une pâle orchidée S’échappe de sa main, Kenta , la peau ridée, Le regard en chagrin, Pense à ce cher enfant Qu’ il n’a jamais connu, Il aurait soixante ans S’il n’était dans les nues.