La Sauldre au val serein, telle une artère aorte, Suintant de ses bords chaque source d’étang, Serpente la Sologne en lui donnant le sang De cette vie active aux bois qu’elle conforte.
La toile des forêts filtre l’eau de la sorte Pour être l’élixir du gibier bondissant, La biche et le chevreuil, le sanglier passant, La majesté du cerf aux andouillers qu’il porte.
Sur le chêne ou le pin se pâment les oiseaux Par leurs chants soutenus jusqu’auprès des roseaux, Où la grenouille verte attend le moindre insecte.
Dans ce lieu singulier le silence est royal, Malgré les grands veneurs et leur meute indiscrète ; Le temps n’assaille pas le marcheur matinal.