Au cœur du silence Le temps coule dans des gorges aveugles Les paupières closes rendent l’ivresse incertaine Des rivières ardentes emportent les souvenirs Tandis qu’au creux de mains noueuses Des moissons s’éventent Le givre n’enfante que des soleils bleus Au front de vents obstinés Dans ses yeux acérés se noient Des gestes engourdis et songeurs Des chevaux errants s’offrent en sacrifice Contre d’éphémères paroles Des pierres meurent dans des jardins inutiles Les mots ne connaissent pas la densité de la chair L’amour juste n’étonne plus les princes Les actes se méritent au jour le jour.