Dans les marges des hirondelles voyagent à bâtons rompus les éclairs bleus des hommes seuls. Ils font la foudre avec leurs mains. Les sillons gris de leurs sillages ne ferment jamais leurs yeux de terre. Marqués par le passage des gués où la taille ne sait plus à quelle vague se fier quand les pierres disparaissent dans la vase des fonds. Marqués Par la petite enfance des manufactures Les rides creuses des labours Les fouilles inutiles des carrières. Ils font des arbres de frises avec leurs cheveux pour les nuits de masques tristes. Marqués par le guet-apens des horloges aux fenaisons à venin de la soif des fontaines. Ils font l’avenir avec des ongles d’argile qui éclatent à la moindre transparence de révolte. Ils regardent le ciel vers nulle certitude plus pesante que celle qu’ils posent sur l’oreiller En perforant l’espace De leur solitude.