J'ai terrassé les dieux, j'ai conjuré les diables La prière n'est plus qu'un conte d'autrefois Légendes incroyables Fariboles de foi Je vous rote dessus Comme un dîneur à table Quand il est trop repu
Allumez les lampions, j'ai tant besoin de mythes Mon ciel s'est dépeuplé et le voilà désert Ce vide en expansion que nul destin n'habite Je veux le décorer comme un sapin d'hiver
Je chasse d'un valium les nocturnes merveilles Dont les brumeux relents souillent mes souvenirs Plus d'infantiles veilles Je ne veux que dormir Je ronfle à poings fermés Et sur mes oreillers J'appuie mes deux oreilles
Allumez les lampions, j'ai tant besoin de rêves Mon sommeil somnifère est un vaste trou noir Vampire inassouvi de suc, de sang, de sève Je te transpercerai des éclairs de l'espoir
Lors, le désert s'étend où l'herbe drue poussait La terre est en carême La vie est aux arrêts La haine est au galop Elle gagne, elle essaime Et je suis un salaud
Allumez les lampions, j'ai tant besoin d'amour Mon cœur cadenassé est interdit d'envol Et l'oiseau prisonnier meurt un peu chaque jour étoiles, éclairez et chantez, rossignols !