Ciel d'hiver sombre et bas aux nuées d'angora Jamais plus le soleil ne t'illuminera Tu nous fais chaque jour des matins scélérats Mais j'aime ton gris-tristesse
Tu éteins dans nos yeux les récents souvenirs De l'été, galvaudé à chasser les plaisirs Sur les sables mouvants du sexe et du désir Et cultiver la paresse
Atténue ces ardeurs qui ne servent à rien Interdis les regrets des lointains méridiens Mets à nu l'illusion des azurs sahariens Comble-moi de gel, de neige
Viens tuer la vermine enfantée par Juillet Qui grouille dans nos cœurs fiévreux et grassouillets Congèle les cafards où la joie se noyait Stoppe leur hideux cortège
Jour frisquet, aube pâle au pouvoir blanchissant Dans les forêts de bois où le cerf haletant Tremble dans ses aguets, vous glissez à présent Sur les barges de décembre
Je foule des sentiers où mes pas assourdis Arpentent des néants muets et refroidis L'enfer me brûlait l'âme et c'est le paradis Qui me glace jusqu'aux membres