Dialogue TGV
Les paysages défilent,
Tranches d'aires renouvelées,
File
Annelée...
« Je suis un mouvement,
Une course, une allure,
Un dérangeur de vent,
Un remueur d'asile,
Un briseur de silence,
Un étrange étranger,
Un coupeur d'environ,
Un finisseur de rêve,
Un intrus provisoire,
Un passager furtif,
Un rayon d'ombre vive,
Un incongru fugace,
Un dérobeur d'image,
Un réveilleur de nuit,
Un fonceur d'horizon,
Un grondeur de sous-sol,
Un pourfendeur d'espace,
Un absent souhaité,
Un courbeur d'herbe folle,
Un coucheur de moisson,
Un dévoreur d'acier,
Un dérouleur avide,
Un coureur d'espérance
Un décrocheur de ciel… »
… Ma vitre s'étoile
De gouttes pressées,
Toile
Griffée.
Où vont les ponts,
Les routes tangentes ou tranchées,
Les champs nus et sages,
Les gares à peine remarquées ?
Où vont les images volées,
Surprises, flashées, accumulées
Au fond de mon oeil
Pour aussitôt mourir ?
« Je suis ta tombe sourde,
Ta boite d'infini,
Ton cercueil d'illusion,
Ton caveau d'amour mort,
Ta dernière demeure,
Ton ultime déroute,
Ton refuge à tous vents,
Ton havre de douleur,
Ton nid froid de noyade…
Tapi dans un de mes coins sombres,
Sans poids ni forme,
Tu me laisses t'enfuir
Car je vais au-delà
Des fractures ouvertes. »