Vos
poèmes

Une mouche assoiffée vole au puits de tes lèvres
Où le duvet s'abreuve en perles de rosée
Dans les trouées d'azur de midi

Je la chasse d'un rien soufflé pour t'alanguir
Au sommeil de ton rêve encore abandonnée
En l'ailleurs radieux retenue

Elle enfuit sa frayeur des vents de mon haleine
Au calme d'un pétale haletante et perverse
à fourbir un imminent retour

Pas d'oiseau. A peine un grillon. Trente degrés
La mousse de ton corps caresse le gazon
Tes yeux clos roulent quelles chimères

L'instant court m'éternise en secondes figées
Je m'en délecte, le sais-tu, de ton oubli
Où tu absentes mon à-présent

Les témoins du silence opinent mes délices
Ils détruiraient leur harmonie, intempestifs
S'ils murmuraient la moindre beauté

On nous facette et renouvelle des envols
L'invisible point noir inocule l'espace
En légères flèches bourdonnantes

Deux ailes irisées opiniâtrent ta bouche
Envolées de la fleur d'où mon vent les rabroue
Tout l'univers tient dans une mouche