Tu as les seins de toutes les femmes Aussi lourds que l'innocence Aussi pleins que la nuit Aussi chauds que mes matins d'hiver
Tu as les seins de toutes les folies Et toutes mes mains s'en emparent Toutes mes bouches s'en emplissent Tous mes corps s'y blottissent
Tu as les seins de toutes les terres Ruisselantes de sources claires Nourricières d'agneaux blancs Sur les prairies des printemps haletants
Tu as les seins de toutes les guérisons Jetées avec tendresse sur le lit du monde à ceux qui croient à la mort des supplices Pour bercer leurs rêves
Tu as les seins de toutes les vies Où s'enfouir comme un oubli de tout Où renaître de frissons béats Où renaître autrement Où renaître meilleur Interdit de douleur Lavé des soupçons du doute Et radieux au soleil des certaines extases