Le poème est n’importe où, Le poème est un grigou.
Sur le quai rude des gares, Sur les rails de ton départ, Sur le mouchoir en lambeaux, Il s’envole au premier vide, Emportant la note humide Et claire de tes sanglots.
Le poème se présente : Je suis mémoire vivante, Mais l’oubli de tes baisers, Infini plaisir fugace, Inutile et efficace, Minute d’éternité.
Je suis l’incommensurable, L’empêcheur de table rase, Mais l’absolue nouveauté. Le poème hybride songe, Revenu de nos mensonges Et porteur de vérité,
Mais souffrant de tes caresses Quand l’absence noue ses tresses Dans mon cœur traumatisé, Aux paisibles pâturages, Mieux que force ni que rage, De nos dernières années.
Mais le poème se moque De sa nature équivoque, Il s’impose et il guérit. Il fait mon âme plus forte, Pour rire des amours mortes Par lesquelles j’ai péri.