Quadricycle en spirale
Air neuf, clair matin bleu,
Éclosion des corolles,
Chanson des herbes folles,
Rires des jours heureux...
Où que tournent les yeux,
Les images s'envolent
Au gré des clichés creux
Morts de mille paroles,
Au vent des paraboles
Usées à petit feu.
Printemps fou des trésors,
Comment t'aimer encore ?
Sommeil lourd des enfants
Aux fragiles paupières
Sous les rais de lumière
Que le store défend,
Prairies, bois languissants,
Éblouissantes pierres
Au soleil éclatant...
Tout est dit, rien à faire,
Depuis l'ère primaire,
Dans les livres d'antan.
Été des cent décors,
Où te chanter encore ?
Feuille ivre dans le vent,
Sentier noyé de brume,
Sol mouillé, toit qui fume,
Astre bas moins présent,
Jour raccourci d'autant,
Miroir gris du bitume
Piqué d'éclairs d'argent...
Lassé par la coutume,
Plus un œil ne s'allume
Et nous allons passant.
Automne aux arbres d'or,
Pourquoi te voir encore ?
Silence, paix, repos...
Les immenses campagnes,
De Jura en Bretagne,
De Lille jusqu'à Pau,
Muent et changent de peau.
Neige et bise accompagnent
L'errance des troupeaux...
Mais la froideur nous gagne
Sous les passe-montagnes
Et les vieux oripeaux.
Hiver, enfant du Nord,
Qui charmes-tu encore ?
