Vos
poèmes

Le feu couve sous la cendre
Comme l’espoir dans l’oubli
Infime braise à reprendre
Dès le beau temps rétabli

Pourtant la couche est épaisse
Seul dans l’âtre tout au fond
Un incertain reflet laisse
Un souvenir moribond

Mais l’étincelle est fertile
Elle fait en un instant
D’une brindille fragile
Un nouveau brasier ardent

Le feu vit sous la poussière
Prêt à revenir à lui
Dans la soudaine lumière
Naissant au bout de la nuit

Pourtant on le croyait mort
A jamais fossilisé
Tableau suranné, décor
D’un inutile passé

Mais au dérisoire signe
D’un quelconque renouveau
Le voilà souverain, digne
Qui s’étale et fait le beau

Le feu n’attend que son heure
Même si nul ne le voit
Au cœur des tristes demeures
Où l’on survit dans le froid

Pourtant rien ne le présage
On pense qu’il va mourir
Qu’on est à la fin des âges
Et qu’il n’est plus d’avenir

Mais soudain la claire flamme
Jaillit du cœur du foyer
Et un jour tout neuf proclame
Que l’espoir s’est réveillé

Nous étions trop las d’attendre
Et nos souffles réunis
Ont ranimé de ses cendres
Ce feu qu’on croyait fini