Les pleurs qui viennent du fond des âges Que nous, adultes, nous refusons Nous font regarder la même page Livre d'enfance que nous oublions Larmes d'oubli où se perd notre âge Noyant notre résignation Mais ne brouillant que notre image Pour mieux en révéler le fond Une vision nette et sans trucage D'une fuite d'amour et d'abandon Rivière où flotte le courage Qu'il faut pour tuer le démon Mes yeux séchés par le voyage Les tiens, mouillés par l'émotion Se fondent pour le plus doux partage Car nous savons qu'en toutes saisons Des larmes, comme une pluie d'orage Peuvent nous surprendre sans raison Et je sais que cette pluie ravage Fard, vanités et prétentions Le sourire qui suit ce nuage Se joue de nos confrontations Le dérisoire devient mirage Les mots du coeur deviennent vision.