O! que c'est beau à contempler La nuit qui baigne sa volupté Dans la tranquille tiédeur de la mer Pendant que dans la voûte étoilée Pour fêter ce mariage d'ombre et de lumière Scintillent dru une infinité de bougies d'or.
Alors de très loin parviennent à l'oreille du temps Les chants inaudibles des baleines et des sirènes Que la brise aux senteurs salines et d'éternité Apportent sur les roulis saccadés des vagues Dans les mumures attendrissantes du merveilleux Et dans le gout sensuel de l'aventure et du mystère.
O ! il n'y a rien, non rien plus beau Que la contemplation de la nuit brève Sauvagement nue et sans retenue ni pudeur Qui baigne sa volupté de femme libérée Dans la tiédeur des eaux illuminées de lune Pendant que viennent mourir toutes les larmes Des vagues cristalines sur la plage désertée Et qui en silence assiste à la jouissance de la nuit Qui baigne sa volupté dans la douce tiédeur de la mer.