Au commencement était le verbe…
Claude Lévi-Strauss : « Le monde a commencé sans l’homme et s’achèvera sans lui »
Au commencement était le verbe
Qui se distilla dans la nature
Par une abondance de créatures
Qui pensaient maîtriser le verbe,
Mais le verbe Être
Au comble de sa majesté
S’est vu transformé
L’Être en Avoir,
Plus il avait,
Plus il pensait être...
L’Être se mit à jalouser l’Avoir,
L’Avoir à jalouser l’Être,
Il n’y avait plus de Dieu ni de maître
Mais des êtres qui ne cherchaient qu’a avoir,
C’est ainsi que le fils de l’homme
Conjugua le verbe être en avoir,
Pour satisfaire son Ego d’avoir
Dans un être monotone,
Il commença par envahir le pays voisin
Afin de lui voler tous ses biens,
Lui imposant religion, politique et culture,
Jusqu’au déni mensonger de sa forfaiture,
Envahi par une ambition démesurée,
Il s’attaqua ensuite au monde entier,
Devenant le maître absolu des esprits
D’une bien triste impériale industrie,
Du communisme au capitalisme,
Du socialisme a l‘écologisme,
Du catholicisme au laïcisme,
Il n’y avait plus d’humanisme, que des «ismes»,
Envahi par le déni de lui-même,
Il devint alors étranger à lui-même,
Préférant développer la technologie
Que de respecter sa propre biologie,
Regardant haut dans le ciel les étoiles
Pour y scruter les extra-terrestres,
Il oubliait qu’il était lui-même une poussière d’étoiles,
Un étranger venu s’échouer sur le sol terrestre.
Dans l’éclat du miroir brisé
De l’histoire de son humanité,
Il cherche encore et toujours désespérément le salut
Dans le chaos du monde attendu,
Au commencement était le verbe
Qu’en sera-t-il à la fin?
Resterons-nous à jamais
Des étrangers?
Y-a-t-il réellement un début, une fin ?
Copyright © Jean-Stéphane Bozzo – mars 2024