Gilets jaunes
Accessoire rendu obligatoire de par la loi
Comme le triangle orange de pré-signalisation,
Le gilet jaune réfléchit la lumière pour signaler sa position
En cas de panne ou d’état d’urgence de bon aloi.
Sur les tableaux de bord, depuis plusieurs mois,
Sur les ronds-points de l’histoire, ils siègent,
Désireux de signaler leur position, conformément à la loi,
Pour montrer leur besoin d’assistance, leur détresse.
Sur les tableaux de bord, du matin au soir,
Sur les ronds-points de France et de Navarre,
Ils bravent le travail, la pluie et le froid
Dans l’espoir d’un coup de klaxon ou d’un appel de phare.
Sur un terrain d’entente, ils chantent en attendant le printemps
L’Espoir des invisibles, et murmurent au temps
D'une voix fraternelle, touchante et profonde
Toute la détresse des profondeurs du monde.
Comme un hêtre pleureur penché sur la douleur du monde,
Leur cabane de fortune répond au clapotis des sourds,
Qui, murés, froidement, dans leur prison de velours,
Se laissent aveugler par la peur de l’immonde
Face à l’orgueil des premiers de cordée
Et au dogme des "bien-pensants" nihilistes,
Ils répondent par une unité de cordée,
Loin des clichés populistes et nationalistes.
Face à certains médias et leur écran de fumée,
Ils répondent d’un seul homme, en communauté,
Gilets jaunes ou verts? même combat! même cause!
La société est en train de sombrer dans la psychose!
Les hommes vivent comme les arbres,
Les premiers sur un charnier économique,
Les seconds sur un charnier écologique,
Fin du mois, fin du monde, tout se délabre!
Quand répondrons-nous enfin à cet État d’urgence?
