Pire que la parole sont les écrits vains, Ceux qui renforcent l’ombre du silence, Le cri arraché de l’âme, par dédain De mots gravés sur papier qu’on lance.
Un jour j’ai pensé : « et si je devenais écrivain ? ». Je croyais que la parole en serait renforcée, Mais je ne faisais que faire vibrer le silence en vain, Par l’étreinte de mots qui de la fenêtre s’envolaient.
Pire que les non dits sont les écrits vains, Ces replis de mots couchés sur papier, De secrets qu’on dévoilera demain, Mais dont le jour n’a jamais existé.
Au corps des mots que forment les écrivains, Mon âme s’est mise à nue de leur insipidité, Comme le son inaudible d’une parole en vain, Remplie de maux autistiques d’un silence parfait.