Les migrants (l’émigrant(s))
Ils ont tous les deux traversé les mers,
Les premiers pour fuir la guerre,
Les autres pour sortir de la misère.
Ils ont tous les deux traversé les mers,
Les premiers pour un temps éphémère,
Les autres pour se trouver une autre mère.
Il n’ont pas toujours été accueilli à bras ouverts,
Les premiers ont péri en mer,
Les autres l’ont douce-amer.
Il n’ont pas toujours été accueilli à bras ouverts,
Les premiers, dans un ghetto, ont été mis au vert,
Les autres, souvent, ont connu la galère.
Ils portaient avec eux des rêves,
Pour les premiers, il n’y a pas eu de trêves,
Pour les autres, ça a été marche ou crève.
Ils portaient avec eux des rêves,
Les premiers ont trouvées des cœurs en grève,
Pour les autres, ce fut une chimère.
Les migrants avaient des pères, des mères,
Ils sont des enfants aux portes de l’enfer,
De pauvres orphelins, menacés par des cerbères.
Les émigrants avaient des pères, des mères,
Ils pensaient trouver dans d’autres pays des frères,
Ils sont tombés, souvent, sur des cœurs de pierre.
Vous qui jugez négativement les migrants,
N’avez-vous jamais eu dans votre famille, un migrant,
Quelqu’un qui est arrivé, il y a quelques années, ici, sans aucun rang?
Vous qui jugez négativement les migrants,
Je le dis sans porter de jugement,
N’avez-vous jamais rêvé un jour, vous-mêmes, d’être émigrant?