Nous ne voyons pas les choses en elles-mêmes Mais selon les images que nous avons d'elles. L'image est une ombre, et sa matière disparaît Devant le miroir de nos pensées.
Je marche le long d'un sentier Sur lequel je vois de moi le reflet, Mon image est à moitié donnée Comme un témoignage fabriqué.
Dans ce dessin tout en ombre De moi-même, il ne manque qu'une seule chose : La couleur !
J'ai la sensation de cette absence Qui marque une ombre de ma présence, De ce qui est, n'est plus, ou n'est pas encore, Comme un sombre maquillage de corps.
Le soleil éclaire par son absence La présence de ce corps Tout en ombre gisante. Suis-je vivant ou mort?
Cette image en téléportation N'est qu'une interprétation Éclairée de l'ombre de moi-même Dont je suis le sombre reflet, Une concrétude abstraite Mais objective du théorème de Thalès.
Les ombres sont des matières de formes Non constantes, une poésie sombre Et réaliste qui dessinent des tombes, comme des traces de vie qui dorment.
Les ombres ne sont qu'en réalité Qu'un langage éclairé de noir. Derrière chaque ombre, on peut voir Du soleil la face cachée, Et de la forme la vérité. Seule, la couleur nous est dissimulée.
Il y a plus de vie dans chaque ombre Que dans la couleur elle-même. Ce qui est caché par la lumière, L’absence de couleur le montre.
Les ombres sont un langage Dont les couleurs brillent par leur absence.