Dans la rue, les klaxons se sont tus. Il n’y a plus personne! Rien plus que le silence d’une zone libre qui entoure l’absence de l’activité humaine comme une ceinture de protection de la vie. Cette captivité humaine sonne comme le répit silencieux d’une nature qui reprend ses droits. Le bruit citadin s’est mis au vert, en hibernation, comme figé dans le temps.
Hier comme aujourd’hui, comme beaucoup de personnes je n’ai rien fait, mais la vie autour de moi a repris. Venise retrouve ses eaux limpides, les oiseaux que je n’entendais plus chantent de nouveau à tue-tête sous ma fenêtre, les chiens sortent leur maître, chevreuils et sangliers ont quartier libre pour circuler en ville sans risquer de recevoir un coup de chevrotine. Ce matin, dans les jardins et rond-points, j’ai observé courir plein de lapins. Ce soir, sur les routes désertées du printemps, la saison des amours battait son plein pour les fleurs et le crapaud commun.
Demain, comme beaucoup de personnes je ne ferai rien. Rien d’autre que de me pencher à la fenêtre pour prendre une bouffée d’oxygène, prendre une pause pour la planète, en espérant moins de morts, plus de vie, continuer à être dans le silence en inspirant mon désir de liberté dans l’air dépollué de l’inconscience.
Après demain Qu’est ce que je ferai? je n’en sais rien! Pas la guerre mais la paix! Continuer de souffler! remarcher! Courir de joie dans l’espace de notre mère nature! J’espère comme toi être encore en vie pour avoir enfin le droit de revoir famille et amis, mais cette fois! plus que jamais! dans la pleine conscience de la vie et des bienfaits de la biodiversité pour prolonger à l’infini cette parenthèse enchantée.
Car…
Après demain qu’est ce qui se passera si nous ne faisons rien?