Texte écrit à partir d’une photo où l’on voit un homme triste, habillé en bagnard, qui porte lui même, à bout de bras, les barreaux de sa propre prison...
Dans ma tristesse exposée, Je me languis et je pleure De porter devant vous Mes propres barreaux.
Vous qui passez devant moi! Voyez ma crainte et mon chagrin! De ne plus pouvoir retirer les mains Des barreaux de ma propre prison!
Je les porte à bout de bras Comme le fardeau d’une vie d’un forçat.
Comment retirer les mains De ces barreaux Que j’ai forgé moi-même De mes propres mains, Piégé par la peur absurde de la vie?
Le peu de soleil que vous devinez derrière moi M’aveugle, Il m’est impossible de le regarder en face Tellement la lumière me fait peur,
J’ai perdu le contact avec la nature Qui était pourtant abondante autour de moi, Ça fait tellement longtemps que je ne la regarde pas!
Mon corps et mon esprit Se sont fermés petit à petit Dans le confort douillé De cette prison mentale Qui m’enferme et m’emprisonne aujourd’hui, A jamais.
En choisissant ma propre sécurité, J’ai tout perdu : ma sécurité, ma liberté Et ma santé.
Et je me retrouve enfermé, malgré moi, Dans cette prison dorée...