J’ai reçu un faire-part de ma mémoire! La sensation étrange d’un déjà vu Qui opère, dans mon cœur, à chaque revue, Comme une plaie ambulatoire.
J’ai bien essayé de ne plus y penser! Mais cette image est plus forte que ma volonté. J’ai bien essayé d’y déposer des fleurs! Mais ma mémoire repose sur une absence de couleur.
Ma mémoire flotte dans un mal ressenti Comme une disparition soudaine de lumière, La réminiscence m’éclaire de sa bougie Comme une évocation inhospitalière.
Pourquoi certains de nos souvenirs nous font-ils si mal? Pourquoi nous tirent-ils dessus comme des balles? Pourquoi même si on fait tout pour les oublier, Un parfum, une image, un son font tout pour nous les rappeler?
Je n’ai rien contre la réminiscence! Au contraire! j’aime bien faire sa connaissance Lorsqu’elle éclaire mes sens Grâce à l’éclat de toute sa quintessence.
Je n’ai rien contre la réminiscence! Sauf! que j’ai peur de perdre connaissance Lorsqu’elle assombrit mes sens Au point de me faire «renier mes sens».
De résurgence en état d’urgence, Il y a des renaissances de souffrances ou d’absences, Des «dénis de sens» Qui peuvent vous faire perdre connaissance.
Ce qui se passe dans la pensée, Il n’est pas toujours bon de l’évoquer. Comment accepter de «remuer ses sens» Sans avoir peur de tomber dans la déliquescence?
J’ai bien reçu un faire-part de ma mémoire! La sensation étrange d’un déjà vu Qui opère, dans mon cœur, à chaque revue, Et que j’aimerai, si possible, ne plus jamais revoir...
