Sur le chemin qui me mène à Saint-Jacques Il y a des pêcheurs Qui remontent les cours d’eau, Des marcheurs Avec des sacs à dos, Et des prêcheurs Qui repartent à zéro.
Sur le chemin qui mène à la Mecque Il y a des coquilles Saint-Jacques Qui éclairent la route, Des lampadaires en vrac, Des pieds éclairés par des ampoules, Des abats-jours dans l’Aubrac, Des lampes de chevet qui doutent.
Sur le chemin qui me mène à Saint-Jacques J’ai perdu la Mecque, Mais j’ai marché dans l’église du monde Avec des catholiques à leur tête, Des impies qui faisaient la ronde Et des Muslim sans arrêtes, Sans parler des juifs qui ronflent.
Sur le chemin qui mène à Mecque J’ai vu le maître, Tous les matins il prenait le chemin du soleil Qui s’en va mourir au Finistère, Avec son âne Et une parabole sur la tête, Pour aller cueillir le grain dans la « Meseta ».
Sur le chemin qui me mène à Saint-Jacques Il n’y a pas de Mecque, Il y a des coquilles Saint-Jacques Et tous les autres mecs, Des flèches jaunes en Espagne Et tous les enfants de la terre Qui se taisent et qui marchent.