La voix brisée, je vous écris ce poème, Tenue à distance et pleine d’austérité, Allongé dans la nuit, je me suis demandé Si je n’étais pas plus que l’ombre de moi-même.
Comment pouvoir exister dans le silence ? Le besoin d’aimer m’a rendu anonyme ! Je tiens serrer ma plume comme une lance, Tandis que dehors la société s’anime.
Le fond de mon être a perdu son auteur, Mes bouquets de pensées sont devenus des maux Dont je suis le seul et unique spectateur, L’intérêt est devenu vil et n’entend mots.
Une sourde violence chasse l’esprit rebelle, Les culs-bénits se prosternent devant l’argent, Bannissant les plus intègres et fidèles, La société anonyme n’a plus le temps.