Vos
poèmes

Y a-t-il une honte à dire
je ne me sens pas bien?

Pourquoi alors
Je ne parviens jamais à le dire?

Y a-t-il une honte à douter?

Pourquoi alors
je ne parviens jamais à le dire?

Y a-t-il une honte à s’aimer
ou à aimer
l’autre tel qu’il est?

Pourquoi alors
je ne parviens presque jamais
à m’aimer
ou à le dire à l’autre?

Y a t-il une honte à pleurer
quand on est triste?

Pourquoi alors
je ne parviens presque jamais
à pleurer
quand je suis triste?

Y a-t-il une honte à se sourire
à soi-même
ou à l’autre
quand on est joyeux?

Pourquoi alors j’ai presque honte
d’être joyeux
quand la société
m’incite à être triste?

Y a-t-il une honte à avoir une opinion différente
de l’autre ?

Pourquoi alors
je ne parviens presque jamais à le dire?

Y a-t-il une honte à vouloir vivre
d’une manière différente?

Pourquoi alors
je ne parviens jamais à le dire?

Y a-t-il une honte à être soi-même?

Pourquoi alors
je ne parviens presque jamais à être
moi-même...

Comme si Être moi-même
était une preuve de ma vulnérabilité?

Ma vulnérabilité
est-elle un problème
pour moi-même
ou pour les autres
au point que je doive renier
ma propre personnalité?

Qu’est-ce que ma personnalité
sinon une preuve de ma vulnérabilité?

Et si au lieu d’être un problème
ma vulnérabilité
était une preuve que j’étais vivant
à quoi bon être obligé
de la cacher...

Celle-ci
me rendrait-elle invulnérable
pour autant?

Copyright © Jean-Stéphane Bozzo – septembre 2021